18 mai 2017 à 13:25

FOUILLE DU DOMAINE DES CLARETTES

FOUILLES DU DOMAINE DES CLARETTES EN AUTOMNE 1982 .

THERMES D'UN HABITAT GALLO-ROMAIN ET DEPOT MONETAIRE DU IIIeme SIECLE.

 

« LEÏ CAMINAIRE PESCADOU » a commencé le mois dernier, à nettoyer et débroussailler le Haut Réal le long de la propriété du Domaine des Clarettes en débutant par le bassin de la source . Nous avons appris à ce moment là que des fouilles avaient eu lieu non loin de cet endroit et qu'on y avait trouvé des Thermes. La question est de savoir à ce jour si cette source alimentait ces thermes ? Le conduit qui part de ce bassin vers le Réal par dessous terre est en céramique ? Nous resterons sur notre faim concernant ces questions . Mais nous nous sommes renseignés sur ces fouilles et CHARLY vous livre le commentaire sur ces recherches. J'espère que FRANCK DUGAS qui est intervenu sur ce site ( comme sur les autres sites Arcois) ne m'en voudra pas de divulguer les travaux qui sont retranscrit sur des livres , ci-dessous en écriture de couleur bleue et fourni par M GILBERT GALLIANO . Nous remercions vivement ces 2 provençales qui nous font découvrir leur passion et leurs recherches pour notre plus grand plaisir et pour notre connaissance.

 

Ces fouilles ont eu lieu sur la parcelle 1627 sur le côté gauche en descendant vers le bassin de la source que nous venons de nettoyer en mars 2017 , travail pas encore terminé.

 

Les conditions de la fouille sont du à un défonçage à l'automne 1982 d'une vigne du Domaine des Clarettes , entraînant la remontée en surface de nombreux vestiges archéologiques : tuiles, poteries, ossements humains, nombreuses briques rondes et carrées ainsi que des fragments de sol de béton et des enduits rouges et blancs.Le site avait déjà été signalé par H. SEGOND en 1892 .

Ces découvertes entraînèrent, sur ce site connu par ailleurs depuis fort longtemps, l'intervention des archéologues. Une prospection à la pelle-mécanique destinée à reconnaître l'étendue du site et l'état des vestiges après défonçage, fut suivie d'une fouille des parties les mieux conservées.

Neuf sondages furent effectués, trois seulement révélèrent des vestiges encore en place. Ailleurs le défonçage à 80 cm de profondeur n'avait rien laissé en place derrière lui. Cependant d'un sondage à l'autre la matériel étant de nature différente, les archéologues présents effectuèrent un ramassage systématique afin de pouvoir tout étudier.

Les fouilles sur le sondage 1 ont permis de mettre à jour des fragments d'amphores, de mortier italique, de campaniennes A, de modelée de l'habitat de la fin du 1er siècle avant notre ère. Au sondage 2 , ils trouvèrent des ossements humains, des campaniennes A, modelée et 33 monnaies de la fin du 3eme siècle.Les sondages effectués en 3 , 4 , 5 et 7 ont été les seuls endroits où les vestiges en place ont pu être observés notamment des restes appartenant à de petits thermes. Ces quelques vestiges dont l'élévation au mieux se résumait à deux assises de fondation semblent avoir appartenus à un édifice du type « villa ».

Les archéologues ont retrouvés dans ces 4 sondages, amphores de différents type comme gauloise, Drencel, commune, à bord fumé, à pâte rouge, à pâte grise, sigillée sud-gauloise, Fréjus, sigillée claire, vaison, campanienne, modelée tardive,

Il a été difficile d'avancer une date pour la construction en l'absence d'éléments sûrs. Peut-être au cours du 1 er siècle de notre ère.

Les quelques structures découvertes qui appartiennent au même ensemble de constructions semblent liées dans leurs fonctions. Les cuves pourraient avoir été des réservoirs destinés à distribuer l'eau dans les thermes dont les salles chauffées à partir d'un Praefurnium. Une seule des deux cuves accolées était assez conservée pour être observée. Murs montés avec des fragments de tuiles bâtis à la chaux, sol et enduit des parois en béton, puisard circulaire au centre. Des deux salles des thermes, caldarium et tapidarium, il ne restait que les hypocaustes communicant entre eux par une ouverture située en face de l'entrée du praefurnium. Les pilettes dont au mieux les deux premières briques étaient conservées et liées à l'argile. La première était carrée et les autres rondes.

De l'entrée du praefurnium très abîmée subsistaient, la pierre de seuil en grès qui présentait deux rainures sur le dessus et un des deux pieds-droits formé d'une pierre de grès.

Les murs de l'ensemble à double parement de picage interne étaient bâtis à la chaux. Le mur sud était doublé à l'extérieur d'un troisième parement correspondant à une banquette ou à un renfort.

La conclusion de ces fouilles , se décompose en quatre étapes chronologiques si l'on exclue le fragment de grise archaïque qui semble être un fossile isolé, se distinguent dans l'occupation du site.

Premièrement, à la fin du 1er siècle avant notre ère une fréquentation est attestée par la présence d'un abondant matériel céramique. Aucune structure n'ayant été repérée toute interprétation est difficile, cependant les implantations en plaine de cette période ne sont plus rares.

Deuxièmement, les constructions de thermes d'une villa au 1er siècle de notre ère et abandon au deuxième siècle.

Troisièmement, installation d'un cimetière au 3ème siècle, auquel semble correspondre chronologiquement le dépôt monétaire funéraire ou non.

Quatrièmement, fréquentation des lieux aux environs du Ve siècle. L'état des recherches ne permet pas de trancher entre un habitat permanent, épisodique ou la continuation de l'utilisation du cimetière.

Si la fouille du site n'a donné que peu de résultats en elle même, les travaux effectués ne seront pas inutiles considérés dans le contexte des autres fouilles de la région.

 

Ces commentaires ont été réalisés en septembre 1983 par M JEAN REYNIER et MICHEL PASQUALINI.

Par contre , dans nos travaux que nous réalisons , nous prêterons une grande attention surtout autour du bassin et le long du Réal.

Je rappelle aussi , que les archéologues et participants avaient remerciés la famille CROCCE-SPINELLI, propriétaire des lieux et la Mairie de LES ARCS, pour leur aide et l'intérêt qu'ils ont porté aux travaux.

Un petit mot aussi sur le dépôt monétaire retrouvé sur les lieux par M GILBERT GALLIANO. Cette découverte a été le fruit d'une prospection magnétique .

 

L'utilisation de l'appareil de détection a été décidée après le passage de clandestin qui en était eux-même muni. . Le détail retrouvé : 7 pièces ANTONINIANUS DE GALLIEN frappée entre 260 à 68, 3 pièces ANTONINIANUS DE SALONINE frappée en 260 à 268, 16 pièces ANTONINIANUS DE CLAUDE II LE GOTHIQUE frappée entre 268 et 270, 7 pièces de ANTONINIANUS DE QUINTILLE frappée en 270 .

 

Tout le détail de chaque pièce a été réalisé , répertorié. Étonnant et très bon travail.

Je vais aussi essayer de scanner les photos de ces travaux que je joint .

CHARLY 

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